top of page

Mongolie

Les dunes du désert de Gobi, dans la ger de Baya, sa ger de l'extérieur

Oulan Bator/ Baga Gazryn/ Flaming Cliffs/ Désert de Gobi

J’arrive à Oulan-Bator le 25 aout, chez Angie qui va m’héberger pendant 2 nuits. Elle est super sympa et m’accueille avec un grand sourire. Pour la Mongolie je n’avais rien de prévu, j’avais en tête d’aller dans l’ouest voire les chasseurs à l’aigle Kazakhs, descendre dans le désert de Gobi et aller voir une famille de nomades. Je parle à Angie de mes plans et elle me dit qu’elle peut m’aider à trouver une famille de nomades et qu’un de ses anciens couchsurfeurs est parti en tour avec Golden Gobi, une guesthouse dans le centre d’Oulan Bator.

Le lendemain elle m’accompagne donc à Golden Gobi pour que je puisse discuter avec la personne qui s’occupe d’organiser les tours. Oui parce qu’il faut savoir qu’en Mongolie c’est un peu compliqué de visiter le pays seule car tous les lieux d’intérêts ne sont pas desservis par les bus qui vont généralement d’une ville ou d’un village à un autre. Mogie me parle donc d’un tour de deux semaines qui descend dans le désert de Gobi et remonte par la région des 8 lacs où nous ferions 2 jours de marche suivis de 2 jours de randonnées à cheval pour arriver dans la vallée de l’Orkhon (inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO) et revenir par l’ancienne capitale pour finir à Oulan-Bator. Je décide de me laisser une journée pour réfléchir et sonder mes autres options, et le lendemain je décide d'accepter sa proposition et me prépare donc à partir le surlendemain. Je pars donc le 29 pour deux semaines qui vont s’avérer absolument incroyables ! 

Nous partons d’Oulan Bator à 5 dans notre petit van : le chauffeur (Maralaa), notre guide (Muugii), deux allemandes (Lisa et Lisa, facile) et moi, direction Baga Gazryn. Nous faisons quelques arrêts sur la route mais passons la majeure partie de la journée dans le van à traverser des paysages incroyables. Baga Gazryn c’est un ancien monastère à moitié détruit, niché au milieu d’un espèce de canyon. Nous y arrivons en fin de journée et passons notre 1ère nuit en tente (et bien ce n’est pas la grosse chaleur la nuit hein !). Le lendemain nous partons récupérer deux nouvelles personnes à la gare : Sandrine et Sophie, deux françaises qui rejoignent notre tour. Sur la route nous apercevons un éleveur entrain de ramener ses chèvres et nous arrêtons pour prendre quelques photos. En discutant avec lui Maralaa nous dit qu’il nous invite à venir visiter sa Ger (ce sont les yourtes mongoles). L’hospitalité nomade veut qu’à chaque fois que des invités rentrent chez toi tu dois leur offrir à boire. Ce jour-là nous tombons sur le lait de jument fermenté, pas de chance… C’est un goût vraiment bizarre, à la fois gazeux et acide et en plus comme c’est fermenté c’est un peu alcoolisé. Pas des plus goûtu mais très populaire en Mongolie ! Nous passons un petit moment avec eux et repartons direction la gare pour récupérer les deux françaises. Le soir nous nous arrêtons dans une famille de nomades qui a l’habitude d’accueillir des touristes et qui possède donc plusieurs Gers à cet effet. Je ne peux pas vous dire où exactement car nous étions littéralement au milieu de nulle part, mais ça procure un réel sentiment de liberté. Il y a 4 tentes de touristes en tout et le soir tous les vans allument leurs phares et nous organisons un petit dancefloor improvisé avec les autoradios. Nous faisons la fête jusqu’à minuit et partons nous coucher pour être prêts pour la journée du lendemain. Départ à 9h du matin pour les Flaming Cliffs à 250km de là où nous sommes. C’est l’un des lieux où ont été découverts des restes de dinosaures. Malgré les nombreuses heures passées dans la voiture je ne vois pas le temps passer car les paysages sont hypnotisants. Nous arrivons en fin de journée et le paysage est impressionnant ! Nous dormons dans un autre camp de Gers et le lendemain nous repassons par les Flaming Cliffs avant de reprendre la route.

 

Après un voyage un peu mouvementé (oui parce que nous avons quittés les routes en goudron depuis un bon moment maintenant) nous arrivons dans notre nouveau camp où nous allons passer deux nuits, proche des dunes de sables du désert de Gobi. Nous arrivons en début d’après-midi et en profitons pour nous reposer un peu (et puis de toute façon il fait une chaleur insupportable alors nous n’avons pas vraiment le choix). En fin de journée lorsque la chaleur est un peu plus supportable nous partons grimper au sommet des dunes de sable. Nous sommes apparemment chanceux car il a plu la vieille ce qui rend l’ascension plus « facile ». Enfin bon cela nous prend tout de même 40 minutes et ça monte bien raid ! Mais à peine arrivés en haut on oublie absolument tout tellement la vue est à couper le souffle ! Une mer de dunes de sable s’étend à perte de vue, la nature dans toute sa splendeur. Nous redescendons (la descente c’est quand même vachement plus drôle !) et retournons au camp. Le lendemain (à ce stade j’ai totalement perdue la notion du temps et des jours, alors désolé pour le manque d’information sur les dates) c’est parti pour une petite randonnée à dos de chameaux où nous nous retrouvons sous la pluie et où je me retrouve bloquée sur le dos de mon chameau à attendre au moins 10 minutes que Môsieur finisse de faire pipi (oui parce qu’on ne peut pas descendre du chameau s’il est entrain de faire pipi, et c’était un pipi de compet’ celui la !). Nous attendons le reste de l’après-midi que l’averse passe et vers 16h, lorsque le soleil ressort nous décidons de retourner au sommet des dunes pour admirer le coucher de soleil. Nous attendons 3h là-haut, le spectacle en vaut vraiment la peine ! Les dunes se transforme en une mer orangée surplombée de nuages roses. Nous redescendons rapidement car la famille nous attend pour manger.  

Le lendemain nous rangeons le camp et repartons pour 500km de route (que nous allons faire en deux fois). Nous passons donc une nouvelle fois la journée dans la voiture et étions censés dormir en tente cette nuit-là mais il se trouve que lorsque nous arrivons il pleut, il vente et il grêle (pas le meilleur temps pour du camping quoi…). Muugii et Maralaa décide alors d’essayer de trouver une famille de nomades pour nous héberger. Nous allons donc de Ger en Ger pour trouver une âme charitable qui accepterai d’héberger 5 filles désespérées. Après deux refus, Bayanmunkhbat, un éleveur qui se retrouve seul à s’occuper de ses 1300 chèvres et moutons car sa femme est partie au village pour accoucher, accepte de nous accueillir. Nous prenons donc d’assaut sa Ger après avoir bu le traditionnel thé au lait (de chèvre cette fois) et mangé un petit bout de fromage de chèvre sec. Pour le dîner Muugii cuisine des morceaux de moutons bouillies que notre hôte nous offre gracieusement avec du riz (la base de la cuisine nomade Mongole). Juste avant de commencer le dîner nous voyons 3 hommes débarquer dans la Ger et Muugii nous explique que comme ils n’ont pas beaucoup l’habitude de voir des étrangers par ici Bayan est allé prévenir ses voisins qui sont donc venus nous observer d’un œil curieux. Après cette longue journée nous nous couchons : les six nanas dans la Ger par terre, notre hôte sur son lit et Maralaa dans le van. Bayan se relèvera plusieurs fois dans la nuit malgré le vent et la pluie pour aller surveiller ses bêtes car apparemment ce genre de météo attire les loups.

Le lendemain le soleil est de retour et nous reprenons la route. Nous faisons encore beaucoup de voiture ce jour-là et nous arrivons dans une nouvelle famille de nomade chez qui nous passons la nuit. Au petit matin nous partons pour deux jours de randonnée dans la région des 8 lacs. Le 1er jour nous faisons 14km et malgré un peu de vent le matin nous avons grand soleil toute la journée et posons les tentes au bord du lac. Après une nuit à la fraîche et un bon petit déjeuné (avec du yaourt au lait de yak tout frais venant de la famille chez qui nous avions dormis la veille). Le 2ème jour nous marchons 12km, encore une fois sous un beau soleil et en traversant des paysages sublimes. Je suis réellement surprise par la diversité des paysages mongoles. On peut passer des dunes de sable aux étendues d’herbe aux paysages montagneux en quelques instants. Après ces deux jours nous arrivons dans une nouvelle famille et après le rituel d’accueil (thé et petits gâteaux) nous nous installons dans notre Ger pour la nuit.

Le lendemain départ 11h pour deux jours de randonnée à cheval. Nous partons avec Shar et Goonoi, les deux fils de la famille dans laquelle nous avons passé la nuit. Et c’est donc reparti pour de nouveaux paysages incroyables et beaucoup de douleurs dans mon corps (qui a dit que l’équitation n’était pas un sport que je le colle sur un poney pendant 2 jours !?). Nous passons le 1er soir en tente après une journée épuisante. Le 2ème jour nous prenons la direction de la Vallée de l’Orkhon qui est un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Après 4h de cheval nous arrivons à des chutes d’eau et y passons un petit moment avant de dire au revoir à nos deux guides pour rejoindre une nouvelle famille pour la nuit.

Le lendemain nous partons pour notre avant dernière journée direction les Hot Springs (ce sont des sources d’eau chaude venant de la montagne proche et qui sont apparemment réputées pour leurs bienfaits sur la peau.) Nous arrivons en milieu de journée et passons l’après-midi à faire trempette avant de manger un bon repas et partir nous coucher afin d’être prêtes pour une nouvelle journée. Départ le matin à 9h pour quelques heures de route afin de rejoindre Karakorum, l’ancienne capitale de la Mongolie. La ville en elle-même n’est pas vraiment jolie mais l’histoire y est très intéressante. Il y a un super musée qui y raconte une bonne partie de l’histoire de Mongolie et un complexe avec plusieurs temples encore très bien conservés. Après cette dernière journée en ville Muugii et Maralaa nous font une surprise en nous annonçant que nous allons dormir une dernière fois en famille (nous étions censés passer la nuit en tente) et nous arrivons donc dans la famille Terbish chez qui nous passons notre dernière nuit. Le lendemain c’est retour à Oulan-Bator après ces deux semaines absolument incroyables.

Pause au milieu de nul part, un fermier sur sa moto, les Flaming Cliffs
La région des 8 lacs, notre avant dernière famille, l'immensité des paysages Mongoles

Chez la famille de nomades

Je passe quelques jours à Oulan-Bator histoire de me remettre de mes émotions, puis je repars pour 4 jours dans une famille de nomades à 2h30 de la capitale. je me retrouve dans la même famille avec Sophie et Sandrine (les deux françaises avec qui j'ai fait la 1ère partie du voyage en Mongolie). Un homme nous emmène au terminal des bus, discute avec un chauffeur et nous fait comprendre que nous devons monter. Nous ne savons pas où nous devons descendre ni qui retrouver, mais nous y allons gaiement ! Après 2h30 de bus très divertissant (entre les gens qui nous propose des verres de vodka, les enfants qui nous regardent d'un air curieux et les femmes qui nous sourient le temps est vite passé!) nous arrivons dans un tout petit petit village et en regardant par la fenêtre nous voyons une femme nous faire signe de descendre. Nous nous entassons à l'arrière d'un 4x4 avec Sophie Sandrine et Erkhembilec, le fils de 6 ans de la famille. Nous voila donc chez Yanjinlham (alias Yanjka) et Erdenebat (alias Bataa) et leurs enfants. Ils habitent dans une petite yourte à gauche après le 3ème caillou et le carré d'herbe séché (au milieu de nul part quoi). Nous passons les 3 prochains jours a traire les vaches, traire les juments (ce qui n'est pas une tache facile, crois-moi), rassembler les chevaux, rassembler les moutons le matin pour la vente, s'occuper du bébé saucissonner dans sa couverture, aider à faire la cuisine et la vaisselle, ramasser les bouses pour alimenter le feu, remuer le lait de jument fermenté (cela demande beaucoup de force dans les bras, que je n'ai évidemment pas..) entre autres. Les échanges avec la famille ce font beaucoup avec les mains car ils ne parlent presque pas anglais. Avec Erkhembilec ça passe beaucoup par le jeu et les rires, c'est plus facile. Après ces 4 jours intenses je me dis que Yanjka est vraiment une Superwoman ! Elle est debout à 7h du matin et c'est la dernière à se coucher le soir vers 22h30. Elle est la seule à se réveiller pendant la nuit quand le bébé pleure et elle s'occupe seule de toutes les taches ménagères (faire à manger, la vaisselle, nettoyer la yourte..). Elle fais le double de Bataa sans jamais se plaindre ! La vie de nomades n'est pas pour tout le monde car ce n'est pas une vie facile mais ça a été une expérience extrêmement intéressante et enrichissante. 

La vente des moutons, Bataa qui rassemble les chevaux, le mélange du lait de jument fermenté
bottom of page