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Brésil

Salvador de Bahia

Arrivée à Rio le 7 février avec beaucoup beaucoup de retard et toujours dans la chaleur ! A peine deux jours de repos et je repars pour Salvador des Bahia le 9, plus au nord de Rio. Arrivée chez Creusa (airbnb), une figure emblématique de Salvador qui habite dans le centre historique, dans le quartier du Pelourinho. Creusa m'apprends qu'elle doit malheureusement partir accompagner un groupe (elle est guide touristique) et que c'est Lau qui va s'occuper de la maison en attendant. 

Dès le lendemain je pars faire un tour de la ville afin d'en découvrir tous les recoins.

Deux baihianaises dans la rue , l'elevador Lacerda et le Mercado Modelo, le Pelourinho

Le lendemain je découvre que je ne suis pas seule dans le Airbnb et que deux autres personnes, Pakay et Kanduru, vont aussi habiter ici en même temps que moi. Et la bonne surprise dans tout ça c'est que je découvre que ce sont deux indiens (en portugais on peut dire "indiens" ou indigènes") de Porto Seguro, une ville un peu plus au sud de Salvador, et qui viennent ici pour vendre l'artisanat qu'ils fabriquent dans leur village (colliers, boucle d'oreilles, bracelets, chapeaux typiques...). Pakay, le plus jeune des deux parle anglais et tout au long de mon séjour il va m'en apprendre beaucoup sur sa culture et ses traditions. 

Il va aussi me parler de la situation des indiens au Brésil et des difficultés auxquelles ils font face au quotidien. 

 

(Pakay à gauche, Kanduru à droite)

Lire le portrait de Pakay

Dans les jours qui suivent je continue d'explorer la ville et Lau me propose de l'accompagner rencontrer le "groupe" avec lequel elle joue de la musique (c'est un peu comme un "bloco", ces groupes de musique composés en majorité de percussions qui joue dans la rue notamment au moment du Carnaval). Afoxé Korin Nagô est à la base une association éducative et culturelle qui permet aux jeunes de Itapua (un des quartiers de Rio) de se retrouver pour jouer de la musique afin de ne pas "trainer" dans la rue. Lau m'apprends que Korin Nagô a mis en place beaucoup de projets environnementaux, entre autres le nettoyage d'une lagune polluée, une opération de récupération de bouteilles en plastique usagées afin d'en faire des instruments, et la fabrication d'instruments avec du papier recyclé, plantation d'arbres...

A gauche Lau toujours pleine de couleurs, au milieu les étapes de fabrication des percussions en papier recyclé (de gauche à droite) et en remplissant des bouteilles en plastique d'air comprimé ils font un autre type de percussions,  à droite le résultat final. 

Après la journée passée avec Lau elle me propose d'assister à une cérémonie de Candomblé avec Pakay et Kanduru. Le Candomblé est une religion afro-brésilienne inspirée des croyances africaines où les croyants célèbrent des Orixas (pour donner quelque noms: Inaçâ, Oxossi, Oxum, Maré, Lemangâ) qui sont tous associés à un élément de la nature.  

Nous nous rendons donc tous les quatre au Terreiro (lieu de culte dans le Candomblé) et Lau nous explique que nous allons assister à une cérémonie d'initiation (c'est un peu comme un baptême, pour accueillir la personne dans le Candomblé). 

 

La cérémonie commence vers 20h, tous les participants, vêtus de blanc, se mettent à chanter et à danser au rythme des percussions et des paroles prononcées par le Paï de Santos (c'est un genre de prêtre). Je dois dire que c'était une expérience assez intense car peu de temps après le début de la cérémonie, certains participants commencent à entrer en transe, bougeant au rythme de la musique, leurs danses représentants les mouvements des Orixas. Au bout d'un certain temps la femme dont c'est le "baptême" sort d'une petite salle à ma gauche, tout habillée de blanc et de bleu car ce sont les couleurs de l'Orixas auquel elle s'identifie. Elle commence donc son premier passage (il y en aura 4 en tout), défilant lentement devant les membres présents, effectuant les mouvements associés à son Orixas. Les participants rentrent régulièrement en transe car la musique et les chansons chantées par le Paï de Santos attirent les Orixas qui se manifestent en prenant possession des corps des participants. Je remarque que lorsque quelqu'un entre en transe une autre personne vient rapidement lui enlever ses colliers et re-attacher les foulards qu'elle porte autour de son corps. Lau m'expliquera plus tard que c'est par question de "sécurité" car parfois la transe peut être tellement intense que la personne tente d'arracher ses habits, il faut donc s'assurer qu'ils sont bien attachés. Lorsque la personne en transe a terminé sont "passage" elle se retire dans une petite salle derrière les percussionnistes où l'Aikagi (la seule personne du Terreiro à connaitre absolument tout sur les Orixas) va faire sortir l'Orixas du corps de la personne. La cérémonie durera en tout près de 4 heures et se termine par un repas bien copieux composé de plusieurs spécialités brésiliennes. 

Kanduru, Lau et Pakay à la cérémonie.

A droite le fameux repas à la fin de la cérémonie composé de viande, riz, haricots noirs et autres légumes, Farofa (farine de manioc mélangée avec de la viande et d'autres choses vraiment très bonnes), en bref une assiette qui te dure la semaine !

Le lendemain Lau prends le temps de m'expliquer un petit peu la signification de la cérémonie de la veille. J'ai par exemple remarqué que la 1ère fois que la femme est sortie de la salle elle avait une petite touffe de cheveux sur la tête mais qu'à la fin elle était totalement chauve. J'apprends que c'est parce que cette cérémonie symbolise la renaissance (ou plus exactement la naissance de l'Orixas dans son corps) de la personne, et un nouveau né n'a pas de cheveux, elle doit donc les raser entièrement avant la fin. J'apprends également que cette femme est restée 1 mois entier dans la petite salle de laquelle elle sort au début de la cérémonie afin d'étudier les Orixas, savoir comment prier, s'habiller, chanter, connaitre la nourriture que son Orixas aime manger et donc ce qu'elle doit manger... Il n'y a que le Paï de Santos et l'Aikagi qui peuvent lui rendre visite et elle n'a pas le droit de sortir. Une fois le mois passé et après la cérémonie elle peut enfin sortir, mais si elle mange quelque chose qui n'est pas "autorisé" elle doit retourner de nouveau un mois dans la petite salle afin de se purifier. 

Je passe les jours qui me restent à flaner dans les rues du centre historique afin de prendre mes dernières photos avant de partir pour l'Amazon. J'ai eu un vrai coup de coeur pour Salvador et ses habitants, des gens extrêmement accueillants qui ont partagés avec moi une grande partie e leur culture, et pour cela je les remercie chaleureusement !

Manaus

Départ pour Manaus le 16 février après presque une semaine passée à Salvador. Manaus c'est la plus grande ville d'Amazonie et du peu que j'en vois le paysage y est très industriel. Je retrouve ma guide, Regina à l'aéroport et nous nous dirigeons vers le port pour prendre le bateau qui nous mènera au lodge qui se situe dans la forêt. Sur le chemin elle m'explique un petit peu l'histoire de la ville et comment celle-ci s'est rapidement développée: dû à sa proximité avec des pays comme le Venezuela et la Colombie beaucoup de personnes s'y rendent pour trouver du travail. Elle me dit que j'arrive juste au début de la saison des pluies et que pour le moment c'est encore relativement bien pour visiter. Nous arrivons donc au bateau, enfin plutôt à la barque, et entamons notre traversée qui va durée environ 25 minutes, ce qui va me laisser l'occasion de découvrir les paysages de la forêt amazonienne. Au bout de 10 minutes de bateau nous arrivons à la "rencontre des eaux" ou le rio Solimoes (marron) et le rio Negro (noir) se rencontrent mais ne se mélangent pas sur près de 8km. Regina m'explique que c'est dû à plusieurs facteurs notamment la différence de ph et de température. Comme tu peux le voir sur la vidéo ci-dessous c'est un spectacle assez impressionnant car les deux fleuves restent littéralement côte à côte sans se mélanger malgré les remous de l'eau.      

Nous reprenons le trajet pour arriver au lodge, une structure construite sur les rives de l'Amazon au milieu de la forêt amazonienne composée de plusieurs petites cabanes écologiques en bois. Je prends donc le temps de m'installer dans ma cabane avant de retrouver Regina pour qu'elle m'explique le programme des jours qui viennent. 

On commence le soir même à la nuit tombée avec un tour d'observation des caïmans (aucun animal n'a été blessé pendant la prise de ces photos) qui ne sont malheureusement pas très nombreux à cause de la saison des pluies. Mais nous arrivons tout de même à trouver quelque bébés que nous avons la chance de pouvoir observer de près. 

Le lendemain départ pour une randonnée dans la forêt avec Regina (elle est justement spécialisée dans les plantes) et un autre guide afin de découvrir la faune et la flore locale. Nous passons donc 3 heures dans la forêt à observer les plantes et les arbres et Regina m'explique leurs différentes utilisations et bienfaits. Nous croisons également la route d'autres petits (ou moins petits) animaux et insectes, et les guides me racontent des histoires assez incroyables sur l'utilisation que les indiens ont de la forêt. Ils se servent par exemple des fourmis pour camoufler leur odeur lorsqu'ils partent chasser: ils posent leurs mains sur une fourmilière, attendent d'être recouverts de fourmis et se frottent le corps. Bon c'est pas du Chanel N°5 mais l'odeur dégagée par les fourmis écrasées est assez forte et un peu mentholée, ce qui cache assez facilement l'odeur corporelle. 

Après 1 heure de marche nous nous arrêtons près d'un arbre et notre guide accompagnateur commence à frotter sa machette contre le tronc. Au bout de quelque secondes des fourmis géantes (d'environ 2 ou 3 centimètres) se précipitent hors de la terre, attirées par l'agitation. Regina m'apprend que ce ne sont pas de petites fourmis inoffensives et qu'une seule morsure inflige l'une des douleurs les plus forte que l'homme peut ressentir lors d'une piqure d'insecte. Dans certaines tribus indiennes elles sont utilisées lorsque les jeunes garçons effectuent leur rite de passage à l'âge adulte: ils doivent enfiler des gants remplis de fourmis et résister le plus longtemps possible à la douleur, qui peut durer jusqu'à 24 heures ! 

Nous passons le reste de la balade à observer les plantes: je découvre notamment le vicks vaporub sous sa forme originelle, les arbres à encens (il suffit de récupérer de la sève séchée et de la bruler), un arbre "laitier" (les indiens récupèrent sa sève qui ressemble à du lait pour la donner à leur enfants), entre autres.

Deux bébés caïmans, une mignonne petite araignée rencontrée dans la forêt et l'arbre "laitier"

Le jour suivant nous partons tôt le matin en pirogue à la découverte de la faune alentours: singes, paresseux, iguanes, martins pêcheurs... Les paysages sont à couper le souffle ! En milieu de matinée nous arrêtons la pirogue à l'abris du soleil et sortons les cannes à pêches afin de pécher notre repas du midi: des piranhas. Un bâton, du fil de pèche, un hameçon et des morceaux de viande rouge suffisent et au bout de quelque minutes le poisson commence à mordre. Nous repartons après 2 bonnes heures de pèche et arrêtons le bateau sur le bord du fleuve dans une espèce de petite cabane/bar/restaurant où Daniel (le conducteur de la pirogue/cuisiner de la journée) commence à faire griller nos prises de la matinée. Et bonne surprise de la journée: le piranha c'est super bon ! Après ce délicieux repas nous reprenons la pirogue afin de rentrer au lodge, où je dois préparer mon sac avant le départ le lendemain matin, direction Rio de Janeiro !

Rio de Janeiro

Arrivée à Rio le 19 février chez Lola et Felipe.

Les premiers jours c'est détente, plage et soleil. Et puis je commence à visiter un peu la ville, ses quartiers et ses monuments. 

Je commence donc par le Corcovado (la montagne où se situe le Christ Rédempteur) et le Pain de Sucre qui offrent tous les deux une vue imprenable sur tout Rio.

Vue du Pain de Sucre et du haut du Corcovado 

Je continue avec la visite des escaliers de Selaron et un tour du street art de Rio extrêmement intéressant qui m'a permis d'en apprendre beaucoup sur la vie à Rio étant donné que la majorité des artistes incorporent leur vie quotidienne dans leurs oeuvres. 

Et cerise sur le gâteau de mon séjour à Rio, le 4 mars nous nous rendons à défilé des champions du Carnaval de Rio au Sambadrome. Les mots ne suffisent même pas à expliquer l'ambiance sur place alors je laisse place aux images... 

Après presque 1 mois et demi au Brésil me voila donc repartie pour une nouvelle étape: le Mexique !

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