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Cuba

Viñales

J’arrive le 13 avril à La Havane, je retrouve Clémie (avec qui je vais voyager) le 14 et nous partons le 15 pour Viñales, petite ville à l’ouest de La Havane. Nous n’avons réservé aucun logement car à Cuba c’est apparemment assez facile de trouver des « casas particulares » (ces maisons d’hôtes tenues par des particuliers). Nous en faisons l’expérience en arrivant : après avoir discuté avec deux personnes dans le bus qui nous emmenaient de La Havane à Viñales ils nous ont dit qu’ils connaissaient quelqu’un qui louait des chambres et il ne nous a pas fallu plus de 10 minutes pour que la voisine du voisin de la cousine du frère de la propriétaire d’une des casas nous trouve une chambre de libre.

Nous décidons de faire le tour des environs à cheval le lendemain pour visiter les plantations et fermes de tabac, une rhumerie où est fabriqué le fameux rhum de Pinar del Rio, ainsi que du café et du miel, que l’on trouve seulement dans cette région de Cuba. En discutant avec un des propriétaires d'une ferme de tabac il nous apprend que l’Etat récupère 90% des récoltes et ils peuvent vendre ou garder les 10% restant. Sur ce sujet les avis divergent : certains disent que cet arrangement leur convient car l’Etat achète le tabac à un bon prix d’autres sont un peu moins conciliants…

Le lendemain nous décidons d’aller à une plage pas très loin appeler « Cayo Rutias ». Nous décidons donc de tester un des transports locaux : le collectivo. En gros c’est un taxi que tu partages avec d’autres gens pour que ça te revienne moins cher. Nous montons donc dans une de ces vieilles voitures cubaines, un peu en mauvaise état. Notre chauffeur fait démarrer la voiture en faisant toucher deux files et il n’y a presque plus rien du tableau de bord à par l’allume cigare… Malgré ça le voyage se passe sans encombre et nous passons la journée à bronzer à la plage. Sur le trajet du retour nous repartons avec la même voiture mais la pluie commence à arriver. Nous nous rendons vite compte que les essuies glaces de la voiture ne fonctionnent pas non plus, et malgré la pluie torrentielle notre chauffeur n’a apparemment pas l’intention de s’arrêter. Il continue donc sa route en essuyant de temps en temps la buée sur son pare-brise avec un petit kleenex et on conduisant presque à l’aveugle. A ma grande surprise nous n’avons failli avoir un accident qu’une seule fois et nous sommes arrivés vivants !

Feuilles de tabac qui sèchent, quelques "puros", la plage de Cayo Rutias

Cienfuegos

Après ces quelques jours à Viñales nous partons pour notre prochaine étape : Cienfuegos. Arrivées là-bas nous faisons de nouveau l’expérience de la chambre libre dans la casa particular chez le voisin du voisin. Nous partons manger le 1er soir et sur le chemin du retour vers notre casa nous apercevons un attroupement de personnes et de la musique, en nous approchant nous découvrons un groupe de musique cubaine jouant en pleine rue. Petit à petit plusieurs couples se forment et se mettent à danser la salsa devant nos yeux ébahis. Deux jeunes s’approchent de nous et nous proposent de danser. On commence par refuser car le spectacle était bien trop joli à regarder pour le gâcher avec nos pas de danse maladroits, mais ils insistent et nous nous laissons convaincre. S’en suit un pseudo cours de salsa improvisé, absolument incroyable.

Le lendemain c’est plage, et en attendant notre bus de retour sur le bord de la route nous faisons l’expérience de l’hospitalité et la sympathie cubaine : nous commençons à discuter avec une famille arrivant à la plage et ils nous proposent de nous joindre à eux le temps que notre bus arrive (il fallait qu’on attendent 1h30) à peine installées sur la plage ils nous proposent déjà un verre de rhum (ça annonce la couleur) et nous passons le reste de l’après-midi avec eux à discuter et jouer au volley. Autant te dire que le verre de rhum est toujours rempli et qu’ils partagent aussi leur goûter avec nous (des crackers trempés dans une sorte de mayonnaise à l’ail). Nous repartons tous ensemble et ils nous déposent pas très loin de notre casa après une journée bien remplie.

Trinidad

Le 21 nous repartons pour une nouvelle étape : Trinidad. Nous arrivons donc en début d’après-midi et après nous être installées dans notre casa nous partons explorer la ville. Le soir nous retrouvons deux français rencontrés à Cienfuegos sur la place principale afin de fêter l’anniversaire de Clémie et profiter de la musique live jouée dans la rue et des mojitos et autres cocktails au prix dérisoire…

Dans les jours qui suivent nous faisons un peu de plage et visitons le « salto de Caburni » (une cascade dans laquelle on peut se baigner) et profitons de cours de salsa improvisés le soir. Nous nous rendons vite compte que ce n’est pas une légende, tous les cubains savent danser la salsa, les plus jeunes comme les plus âgés et sont surtout toujours partant pour enseigner quelques pas à de petites touristes françaises…

La place principale de Trinidad

Santa Clara

Après 3 jours bien remplis passés à Trinidad nous repartons pour la petite ville de Santa Clara, aussi appelé la ville du Che (Ché Guevara) pour y passer une journée et une nuit. Nous décidons de prendre le transport local, c’est-à-dire le camion (c’est littéralement un camion avec des banc en bois à l’intérieur). Nous partons donc de notre casa dans l’espoir de trouver un taxi pour nous emmener au départ du camion, et en sortant un monsieur nous interpellent en nous demandant si nous cherchons un taxi, nous répondons que oui, il nous emmène donc au bout de la rue mais il nous explique qu’il est taxi « illégal » et que la police est juste à côté et qu’il ne peut donc pas nous emmener. Au bout de 5 minutes il nous indique un pick-up bleu en nous disant de monter dedans car ça ne nous coutera rien. C’est comme ça que ça fonctionne à Cuba, tu montes à l’arrière d’une voiture qui va dans la même direction que toi et c’est parti mon kiki. Nous nous asseyons donc à l’arrière du pick-up, les cheveux au vent, et 10 minutes plus tard nous voilà arrivées au départ du camion. Il faut savoir que le camion c’est l’un des moyens de transport les plus utilisés par les cubains car beaucoup moins cher (nous avons payé 2CUC, le bus c’est 6CUC et le taxi 15 !). Ce n’est pas le moyen de transport le plus confortable mais cela nous a permis de faire l’expérience de la vraie vie cubaine (nous étions les deux seules touristes dans le camion). Généralement les personnes travaillant dans le tourisme ne parlent pas de ce moyen de transport car évidemment il coûte beaucoup moins cher et rapporte donc moins d’argent.

A peine arrivées à Santa Clara nous nous rendons vite compte que le Ché est présent de partout dans la ville et qu’il y a de nombreux monuments à son effigie. On peut notamment y visiter sa dépouille dans le musée qui lui est dédié ainsi que les wagons de « l’attaque au train blindé » (lorsque le Ché ainsi qu’une 20aine d’autres rebelles attaquèrent le train blindé envoyé par Batista pour ses militaires à Santiago et récupérèrent les armes s’y trouvant) entre autres.

Après une journée de visite nous faisons une nouvelle fois l’expérience de la générosité et de la gentillesse des cubains. Nous commençons à discuter avec Luis et Daniel dans la rue, qui nous invitent à manger chez eux le soir pour l’anniversaire de leur cousine. C’est ce qu’ils appellent « à la cubano », de ce que j’ai compris ça veut dire que même s’ils ne nous connaissaient que depuis quelques heures, nous sommes les bienvenues chez eux pour manger et faire la fête. Nous nous retrouvons donc dans un petit appartement avec toute leur famille au milieu d’un anniversaire « à la cubaine », c’est-à-dire à boire du rhum, avec du reggaeton à fond les ballons à m’en faire saigner les trous de nez et en mangeant une assiette remplie à ras bord de nourriture (du riz noir avec un peu de salade et des morceaux de porc à la broche, un vrai délice) assises sur un lit !

Luis est guide touristique à Cubanatour et me raconte que pour lui les tours qui y sont proposés ne représentent pas le vrai Cuba. Pour lui si un touriste veut vraiment découvrir Cuba il doit se rendre dans la campagne voir comment vivent les paysans et les vrais cubains. Quand je lui demande comment est la vie à Cuba pour lui il me répond que le gouvernement en place joue sur la peur des gens.

Nous terminons donc notre soirée en disant au revoir à toute la famille et rentrons dans notre casa pour prendre le bus pour Varadero le lendemain matin à 7 heure.

Nous arrivons là-bas en début d’après-midi et comme nous l’avons entendu de la bouche de certains cubains ce n’est pas le « vrai Cuba ». C’est vrai que c’est ultra touristique, plein d’hôtels et de resorts, mais d’un autre côté les plages sont absolument sublimes, le sable y est blanc et doux et l’eau bleue translucide. Ça vaut le coup d’y passer 1 ou 2 jours de détente mais pas plus car il n’y a pas vraiment d’autre intérêt.

Le 25 nous partons pour notre dernière étape : La Habana !

L'attaque du train blindé, citation du Ché, une plage de Varadero

La Havane

Arrivée à La Havane sous une chaleur étouffante. Nous retournons dans le Airbnb dans lequel nous étions arrivées 1 semaine et demi plus tôt. Nous sommes situées dans le Vedado, juste avant Habana Centro et Habana Vieja. Pendant les 4 jours qui nous restent sur place nous visitons tous les endroits importants de la ville. Les monuments du Ché, Habana Centro (des cubains que nous rencontrons nous expliquent que Habana Centro c’est l’endroit où les vrais cubains habitent. Le Vedado et Habana Vieja c’est très touristique) Et c’est vrai qu’en visitant tous les quartiers nous nous en rendons vite compte. Habana Centro c’est beaucoup moins joli et il n’y a pas grand-chose à visiter, à part quelques endroits improbables cachés dans des petites rues mais on y trouve l’ambiance cubaine et ça grouille de cubains de tous les côtés. En revanche les rues de la Habana Vieja sont absolument sublimes ! Il y a énormément de choses à y voir mais c’est malheureusement pris d’assaut par les touristes. Si tu aimes les musées tu vas être servi ! Il y en a de partout ! Nous décidons de faire le Musée de la Révolution qui explique l’histoire et les différentes étapes et figures emblématiques de la Révolution Cubaine. Il est très intéressant et très bien fait si jamais tu as l’occasion de t’y rendre. Ces quelques jours nous ont permis de découvrir que La Havane est beaucoup plus peuplée et plus touristique que toutes les autres villes que nous avons faites. Ça grouille de partout et à toute heure, les klaxons résonnent à tous les coins de rue ; c’est clairement une atmosphère « capitale » qui y règne.

J’ai eu un vrai coup de cœur pour Cuba. Non seulement pour la beauté des paysages mais surtout pour la joie de vivre des cubains. Ce que j’ai préféré ce n’est pas la Havane même si c’est une très jolie ville, mais c’est plutôt toutes ces autres plus petites villes que nous avons traversées où les gens nous voient moins comme des portefeuilles ambulants et plus comme des personnes avec qui ils peuvent partager et discuter. Je ne te cache pas que de parler la langue est un énorme plus car cela permet de sortir un peu du circuit touristique afin de mieux comprendre ce qu’est la vie à Cuba.

Des musiciens à une terrasse de café, vieilles voitures garées à La Havane, le musée de la Révolution à La Havane
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